J'ai volontairement évité d'aborder une expérience étrange qui m'est arrivé peu avant le concert de Chimène Badi afin de l'expliquer en détail dans un post. J'essayais de joindre la personne qui avait les places, mais à chaque tentative, mon téléphone affichait "Réseau occupé". Avec une puce irlandaise sur le réseau belge, je me suis dit que c'était peut être leur façon de m'indiquer que je n'avais plus de crédit.
Qu'à cela ne tienne, j'ai insisté et tenté d'appeler ma correspondante de nombreuses fois dans un laps de temps très court. Le message "Réseau occupé" s'affichait, je raccrochais et retentais ma chance de suite. Après 5 ou 6 tentatives, j'obtenais quelque chose : j'entendais une tonalité, mais très brouillée, genre connexion 56k. Puis "Fin d'appel" apparaît sur mon écran. Deux essais plus loin, une voix se fait enfin entendre : "Hi this is James...". Génial, j'essaye de joindre une femme belge et je tombe sur la messagerie d'un anglais.
Par curiosité, j'écoute le message jusqu'à sa fin, et j'entends "Si vous voulez écouter vos autres messages, appuyez sur 1. Si vous souhaitez modifier vos paramètres, appuyez sur 2. Pour de l'aide, appuyez sur 8." (je traduis hein). Je n'en crois pas mes oreilles, je suis apparemment en train d'accéder au répondeur de notre ami anglais. Je tente une touche, on ne sait jamais... Ca fonctionne ! Après avoir édité son message d'accueil, je raccroche. Vous avez dit bizarre ?
Voilà, deuxième DVD live de Nine Inch Nails. Vu la qualité du premier et sachant que Trent ne s'estimait pas au meilleur de sa forme à cette époque, on pouvait s'attendre à quelque chose d'encore plus costaud. Bon y'a pas à dire, y'a de la puissance sur de nombreux titres, et même de bonnes surprises (The Big Come Down notamment), mais je suis déçu de l'angle adopté par cette tournée et ce DVD. Où sont passés les instrumentaux (Complication, Just Like You Imagined ou The Mark Has Been Made) et les écrans géants ? On pourra me rétorquer que j'ai déjà été servi, et que je peux toujours y goûter avec le précédent DVD. Mais doit-on pour autant se contenter de jeux de lumière pas folissimes, donnant une image globalement sombre, et d'un drap pour des projections au rendu faiblard ? Projections qui éclairent d'ailleurs beaucoup le public, comme si le projecteur était situé à une hauteur insuffisante.
Heureusement en bonus, on a un bon aperçu de la grille lumineuse, donnant d'ailleurs une version de Closer (entre autres) très sympa. Mais je comprends pourquoi la grille ne figure pas au menu du concert principal. L'idée est très sympa, le rendu est plutôt joli, mais les plans constamment entrecoupés par des barres auraient été rapidement usants. Niveau sonore la qualité est au rendez-vous. Mais les titres de With Teeth ont un rendu en live qui manque parfois de pêche à mes yeux (et oreilles). Les prochains visionnages auront peut être raison de ce premier avis plutôt négatif, mais en attendant, je retourne à mon La Mer / The Great Below...
Le hasard aura voulu que j'assiste à un concert de Chimène Badi ce vendredi 2 mars 2007 au Forum de Liège. Pour faire simple, la fille du responsable du programme Blastbeat en Belgique a tenu le premier rôle du prochain clip de la chanteuse. D'où invitations gratuites, d'où participation à ce concert. La salle est magnifique. J'arrive sur place près d'une heure avant l'ouverture des portes, pas par fanatisme mais par obligation, et je croise déjà pas mal de spectatrices. Oui, le public de Chimène Badi est très féminin, finalement assez vieux (le prix des places doit rebuter les jeunes adolescentes) et se déplace en groupe. Je jure parmi les spectateurs, mais peu importe.
Après un démarrage en force sur Pinion (humour), j'ai trouvé ça finalement assez plat. A part sur un ou deux titres, le set manquait clairement de pêche. Vocalement, ça assure. Une tendance peut être trop prononcée à chanter un peu fort, mais à part ça je respecte. Huit personnes accompagnent tout de même la chanteuse sur scène : deux choristes, un batteur, deux claviéristes, un bassiste et deux guitaristes. Autant dire que l'un des guitaristes n'avait jamais rien à faire, et qu'ils se la jouaient cool. Chimène Badi parle entre les chansons, et ses propos, en plus d'être parfois assez ridicules, laisse transparaître le niveau très élevé du trouillomètre. Dans l'une des dernières chansons, au piano, en pleine montée en intensité, un homme profite de deux secondes de silence que laisse la chanteuse pour faire monter l'émotion pour crier la phrase suivante, comme s'il lui rappelait les paroles. Grosse déstabilisation, Chimène Badi perd le fil de sa chanson. Fou rire général. Elle repart. Sur une fausse note. Deuxième tentative : celle-ci sera la bonne. Tout le monde applaudit. A la fin du concert, la fille du responsable et trois de ses amies auront la chance de rencontrer la chanteuse dans sa loge. Un rêve de gosse.
On s'attendait à quelque chose de grand. On aurait pu être déçus. Au moins par un des deux concerts. Mais non, même pas. Trent a balancé la sauce aussi bien à Paris qu'à Lille. Deux concerts mémorables, gravés à jamais dans ma mémoire.
Donc premier soir à l'Olympia. Arrivée vers 19 heures, pas énormément de monde dans la fosse, on peut se placer assez près de la scène. On ne restera pas aussi près longtemps : énorme ouverture du concert sur Wish, enchaînement sur The Collector et Heresy, on se retrouve pris dans un mouvement de vague d'une rare ampleur, qui nous oblige finalement à reculer de quelques mètres. Le son de l'Olympia est proche de la perfection. Le concert nous délivre quelques perles comme Help Me I Am In Hell, instaurant une ambiance lourde, où Trent joue avec les lumières. Reptile est d'une rare violence, et on a la chance d'avoir The Fragile version Still qui se termine version studio.
Trent a beau avoir balancé sa guitare à deux reprises, il est loin derrière Aaron North, qui aura cassé la sienne deux fois et aura refusé la troisième qu'un technicien lui tendait. Ajoutons une tentative de lancer d'ampli, et un pied de micro cassé. Je ne sais pas pourquoi mais Aaron a pété un câble, obligeant les autres membres du groupe a compensé tant bien que mal son absence sur la fin du concert. Josh Freeze quant à lui frappe fort et bien sur sa batterie, apportant un plus indéniable aux morceaux. Jeordie White à la basse joue le calme, et Cortini au clavier joue l'invisible (c'est limite s'il s'ennuie sur scène).
Les jeux de lumière en mettent plein les yeux, les épileptiques ont dû se régaler. Des lampadaires surplombaient chaque membre du groupe, et ils les faisaient se balancer au dessus de leur tête au gré de leur humeur. Sur Piggy, Trent éclaire le public avec un spot récupéré devant lui et jette son micro dans le public. Dans le registre des imprévus, un micro qui se coupe sur Suck et qui fonctionne de nouveau en plein lorsque Reznor, les yeux rivés vers les techniciens, balance : "You fuck me up". Puis sur Hurt, une personne qui se met à crier "I love you", rapidement suivi de quelques "Ta gueule" du plus bel effet. Trent ralentit à ce moment là tellement le rythme de la chanson que j'ai cru un instant qu'il allait s'arrêter.
Rebelote le lendemain soir, au Zénith de Lille. Fort de l'expérience de la veille en fosse et connaissant la qualité sonore moyenne de la salle, nous partons à l'étage. Premier constat : même si le son est de moins bonne qualité qu'à l'Olympia, il n'est pas si mauvais que ça. En revanche, les ingénieurs de la salle se lâchent sur la fumée, et ce dès la première partie. Première partie minable au passage, The Popo que ça s'appelait. Strictement la même chose sur les deux dates, à tel point que le chanteur aura gratifié le Zénith de trois "Thank you Paris". Ca s'appelle la classe. En dépit de tout ça, ils auront eu la chance d'avoir Aaron North en guest, bien décidé à se faire pardonner. Le guitariste de NIN nous aura sorti des courses d'un bout à l'autre de la scène et aura distordu le son de sa guitare jusqu'à plus soif en prenant son instrument pour un nunchaku. Jouissif.
L'ouverture du concert lillois sur Love Is Not Enough est un peu déroutante, mais les premières notes de Sin résonnent juste après. Mon coeur s'emballe, j'en rêvais, NIN l'a fait. Les titres s'enchaînent toujours aussi vite, Trent est heureux de jouer à Lille et nous le dit : il aurait dû venir avant. March of the Pigs, Down In It, Burn... La setlist est composée à moitié de titres que nous n'avions pas entendu la veille. Le jeu de lumière sur Eraser était également différent. Quand les guitares de Head Like a Hole s'estompent, c'est déjà fini. Je ne manquerais pour rien au monde NIN en live.
Titres préférés à Paris : Wish, Help Me I Am In Hell, Reptile
Titres préférés à Lille : Sin, Gave Up, Eraser, Hurt