NIN valait largement ces (quelques) kilomètres

On s'attendait à quelque chose de grand. On aurait pu être déçus. Au moins par un des deux concerts. Mais non, même pas. Trent a balancé la sauce aussi bien à Paris qu'à Lille. Deux concerts mémorables, gravés à jamais dans ma mémoire.



Donc premier soir à l'Olympia. Arrivée vers 19 heures, pas énormément de monde dans la fosse, on peut se placer assez près de la scène. On ne restera pas aussi près longtemps : énorme ouverture du concert sur Wish, enchaînement sur The Collector et Heresy, on se retrouve pris dans un mouvement de vague d'une rare ampleur, qui nous oblige finalement à reculer de quelques mètres. Le son de l'Olympia est proche de la perfection. Le concert nous délivre quelques perles comme Help Me I Am In Hell, instaurant une ambiance lourde, où Trent joue avec les lumières. Reptile est d'une rare violence, et on a la chance d'avoir The Fragile version Still qui se termine version studio.



Trent a beau avoir balancé sa guitare à deux reprises, il est loin derrière Aaron North, qui aura cassé la sienne deux fois et aura refusé la troisième qu'un technicien lui tendait. Ajoutons une tentative de lancer d'ampli, et un pied de micro cassé. Je ne sais pas pourquoi mais Aaron a pété un câble, obligeant les autres membres du groupe a compensé tant bien que mal son absence sur la fin du concert. Josh Freeze quant à lui frappe fort et bien sur sa batterie, apportant un plus indéniable aux morceaux. Jeordie White à la basse joue le calme, et Cortini au clavier joue l'invisible (c'est limite s'il s'ennuie sur scène).



Les jeux de lumière en mettent plein les yeux, les épileptiques ont dû se régaler. Des lampadaires surplombaient chaque membre du groupe, et ils les faisaient se balancer au dessus de leur tête au gré de leur humeur. Sur Piggy, Trent éclaire le public avec un spot récupéré devant lui et jette son micro dans le public. Dans le registre des imprévus, un micro qui se coupe sur Suck et qui fonctionne de nouveau en plein lorsque Reznor, les yeux rivés vers les techniciens, balance : "You fuck me up". Puis sur Hurt, une personne qui se met à crier "I love you", rapidement suivi de quelques "Ta gueule" du plus bel effet. Trent ralentit à ce moment là tellement le rythme de la chanson que j'ai cru un instant qu'il allait s'arrêter.



Rebelote le lendemain soir, au Zénith de Lille. Fort de l'expérience de la veille en fosse et connaissant la qualité sonore moyenne de la salle, nous partons à l'étage. Premier constat : même si le son est de moins bonne qualité qu'à l'Olympia, il n'est pas si mauvais que ça. En revanche, les ingénieurs de la salle se lâchent sur la fumée, et ce dès la première partie. Première partie minable au passage, The Popo que ça s'appelait. Strictement la même chose sur les deux dates, à tel point que le chanteur aura gratifié le Zénith de trois "Thank you Paris". Ca s'appelle la classe. En dépit de tout ça, ils auront eu la chance d'avoir Aaron North en guest, bien décidé à se faire pardonner. Le guitariste de NIN nous aura sorti des courses d'un bout à l'autre de la scène et aura distordu le son de sa guitare jusqu'à plus soif en prenant son instrument pour un nunchaku. Jouissif.



L'ouverture du concert lillois sur Love Is Not Enough est un peu déroutante, mais les premières notes de Sin résonnent juste après. Mon coeur s'emballe, j'en rêvais, NIN l'a fait. Les titres s'enchaînent toujours aussi vite, Trent est heureux de jouer à Lille et nous le dit : il aurait dû venir avant. March of the Pigs, Down In It, Burn... La setlist est composée à moitié de titres que nous n'avions pas entendu la veille. Le jeu de lumière sur Eraser était également différent. Quand les guitares de Head Like a Hole s'estompent, c'est déjà fini. Je ne manquerais pour rien au monde NIN en live.



Titres préférés à Paris : Wish, Help Me I Am In Hell, Reptile


Titres préférés à Lille : Sin, Gave Up, Eraser, Hurt