Le navire prend l'eau et la grande majorité des rats l'ont quitté. En tant que capitaine, je me dois de rester à bord. Ce bateau dont je parle, c'est bien entendu mon entreprise : point de rats et de catastrophe en réalité, seulement une accumulation de départs, entre ceux qui partent à tout jamais et ceux qui se font bronzer.
A part le designer, je ne vois pas qui va partager avec moi les dernières journées que je dois écouler au bureau. Cela n'est finalement pas si important quand je réalise qu'avec le week-end prolongé qui s'annonce - dont j'ai encore une fois appris l'existence à la dernière minute - il ne me reste plus que quatre journées de travail. Oui, seulement.
Me voilà en fait déjà presque rentré, à moins qu'un évènement malencontreux ne se déroule à l'aéroport de Dublin. Je reposte dimanche pour publier mon testament.
Paroles en version originale glânées en revenant du chinois de Dalkey :
"Nan mais une bite c'est moche
- Ouais c'est moche
- Alors des testicules n'en parlons pas"
Copyright un groupe de Français qui discutaient en plein centre. La première et la troisième phrase sont à mettre au crédit d'une fille dégoûtée par le travail de sagouin de Dieu et la deuxième phrase est l'oeuvre d'une personne de sexe masculin. C'est beau la liberté d'expression, encore plus à l'étranger.
Ce n'est pas parce que les avions vont vite qu'ils ne sont pas sensibles au(x) retard(s). En un simple aller-retour Dublin / Charleroi, j'ai brûlé autant de temps à rien que de kérozène dans l'atmosphère. Chaque vol a accusé un retard d'une heure au décollage : à l'aller, en fin de journée, je trouvais des excuses à Ryanair. Mais ce matin, à 9h30, quand c'est le premier engin qui est déjà retardé, je me pose des questions. Je sais bien que la patience vient à bout de tout, mais je ne pourrais définitivement pas passer ma vie dans toutes ces gares, gourmandes chronophages et tueuses d'âme.
Voilà, bien fait pour tous ces roux d'irlandais : je viens de me procurer la seule copie physique du dernier album de Tomahawk disponible sur l'île. Des jours que j'harcèle par téléphone le seul magasin supposé le recevoir, et je vois finalement mon impatience récompensée. En mode ninja, je les ai dépouillé de ce sésame qui n'en est pas un, et les voilà replongés dans l'impossibilité notoire de satisfaire les besoins de consommateurs aux oreilles asséchées par Westlife.
Je dois être jeune et con, sans aucun doute trop profondément ancré dans mes habitudes de "consommation immédiate", mais l'Irlande, c'est tout de même le pays où :
- les sorties de film sont décalées
- il n'y a pas de surfaces spécialisées, mais des catalogues
- Amazon n'existe pas
- la vie est plus chère
- les magasins ferment tous les jours à 18h
- de nombreux artistes ne se produisent pas
- il n'y pas d'hypermarchés
- Anonymous n'est disponible que sur commande
Premier concert rock à Malahide Castle ce samedi 16 juin, un mini évènement en soi, avec en tête d'affiche les Arctic Monkeys, soutenus par Supergrass, The Coral et delorentos.
A l'irlandaise, et comme tout le monde s'en foutait de delorentos, nous étions tranquillement en train de boire chez Rory. A l'irlandaise toujours, alors que le concert débutait à 16h, nous sommes arrivés sur place à 19h30. Résultat, nous avons également manqué The Coral et les 2/3 de la prestation de Supergrass. Impossible de donner une impression sur le groupe, je n'ai pas eu le temps de voir quoi que ce soit.
En revanche, nous étions au poste pour les Arctic Monkeys : une performance courte, mais irréprochable. Très serein, le groupe dégage une excellente énergie sur scène. Niveau sonore, rien à redire : les musiciens comme le chanteur reproduisent parfaitement leur son studio. Et c'est très sympa d'assister à un tel concert entouré par quelques milliers de personnes qui reprennent en coeur les paroles.
Je n'avais entendu que du bien du groupe en live, je ne peux que confirmer.
Il est interdit de boire de l'alcool dans les rues dublinoises. Il est donc également interdit de boire dans les parcs publics. Exception faite du campus du Trinity College, qui, considéré comme un espace privé, se transforme le soir en immense champ de boisson. The Pav que ça s'appelle. Ici, pas de verres, la bière se vend en canettes, et tout le monde s'assoit dans l'herbe afin d'en profiter.
L'endroit est logiquement réservé aux étudiants du campus, mais l'affluence est telle qu'aucun système de contrôle n'est en place. Lors des grands jours, c'est la totalité du terrain qui peut être recouverte. Venez boire en centre ville.
Avec la disparition de l'île aux enfants, je croyais disparu à tout jamais ces zones paradisiaques entièrement destinées au plus jeune âge. Encore une fois, j'avais tort.
Pour les 8 ans de Celt, ma propriétaire l'a invité lui et une dizaine de ces copains dans un espace de jeu dédié. Au programme : défoulement dans un parc intérieur avec toboggans et piscines à boules, match de foot sous un énorme chapiteau puis collation.
Le bruit qui règne dans ce lieu est incroyable. Des phéromones uniquement détectables par les moins de 10 ans doivent vous dire de crier et de sauter dans tous les sens, c'est la seule possibilité. Tout s'est super bien déroulé, jusqu'à la collation après match.
L'esprit de rivalité, la tendance à foutre le souk et le laxisme de la personne en charge des enfants auront eu raison de la salle où les enfants "dégustaient" frites et beignets de poulets. Déguster dans le sens où ils s'en mangaient plein la tête, avec tout ce qui volait à travers la pièce. Les enfants se balancaient du ketchup et des frites puis des Smarties d'une table à l'autre. Même en cantine je n'ai jamais vu ça. Les personnes qui travaillent là sont courageuses.
J'avais un peu lâché l'affaire au Canada, mais de retour en Europe, à voir toutes ces pièces cuivrées d'un centime s'accumuler de nouveau, ma pulsion collectrice s'est violemment ranimée. Et l'Irlande me porte chance, car j'en suis à plus de 500 pièces en à peine plus de 4 mois. A ce rythme là, je compte bien remplir la bouteille de Fanta 50cl qui me sert de tirelire.
En tant que chasseur de pièces d'un centime, j'ai repéré plusieurs choses : certaines tentent de se cacher dans les tiroirs, ce qui semble correspondre à leur lieu de reproduction vu leur forte concentration. Les plus folles osent des escapades sur les trottoirs où elles sont facilement repérées. Mais les plus malignes se regroupent dans des boites en plastique épais transparent estampillées "Maison pour les enfants" (vu dans les McDo) où, protégées, elles me narguent.
Le but ultime (inavoué) de cette collection est de passer au journal de 13 heures aux côtés des collectionneurs de dés à coudre. Pour m'aider à atteindre cet idéal de bonheur, j'ai (attention, formule politicienne) plus que jamais besoin de vous. Je veux que chacun de vous réunisse le maximum de pièces d'un centime de son côté, afin de me donner une raison de vous revoir. Sinon, je reste en Irlande. L'association dans votre cerveau "pièces d'un centime / Jérémy" doit être automatique désormais. Dans le cas contraire, je serais au regret de vous bloquer sur MSN.
Alors que se profile un gros kit 2.1 pour mon anniversaire (que je ne pourrais malheureusement utiliser qu'à partir de septembre), en impatient que je suis et après 8 longs mois de privation de basses j'ai finalement acheté un kit 2.1 Logitech X-230.
Dénicher du matériel informatique relève de l'exploit sur cette île irlandaise bien mal fournie. Mais cette fois-ci, coup double : David et moi arrivons cinq minutes avant la fermeture du magasin, le vendeur m'indique qu'il ne reste plus de kits en stock, alors je décide d'acheter le modèle exposé. Je demande le prix : le vendeur me répond 49 euros. Passé à la caisse, le prix de 84,90 euros s'affiche. Pas pour longtemps, puisque le prix (venu de nulle part) de 25 euros tout pile le remplace rapidement. Prix indiqué sur l'Internet français : 49,99 euros. Ca s'appelle du bol.