patton

Anonymement à base d'anonymade

Voilà, bien fait pour tous ces roux d'irlandais : je viens de me procurer la seule copie physique du dernier album de Tomahawk disponible sur l'île. Des jours que j'harcèle par téléphone le seul magasin supposé le recevoir, et je vois finalement mon impatience récompensée. En mode ninja, je les ai dépouillé de ce sésame qui n'en est pas un, et les voilà replongés dans l'impossibilité notoire de satisfaire les besoins de consommateurs aux oreilles asséchées par Westlife.

Anachronismous

Patton n'a plus besoin de démontrer son talent. Et pourtant il en apporte encore la preuve avec l'album à paraître de Tomahawk, Anonymous. En puisant dans la culture amérindienne, le groupe n'a jamais porté aussi bien son nom. On se situe entre la reconstitution et l'expérimental : très peu de paroles en anglais, on a affaire à quelque chose de beaucoup plus primitif et tribal. L'album s'écoute d'un bloc et alterne habilement entre ambiances calmes et moments de transe, comme si l'on naviguait entre le titre Point and Click et des instants sortis de Fantômas. Patton est né pour ça.

On est loin des hommages pseudo officiels enregistrés à grand renfort de flûtes de pan, et la bande à Patton ne tombe jamais dans la facilité ou la dérision. L'album est d'une grande cohérence, et s'apprécie pleinement avec un caisson de basse digne de ce nom, afin de profiter au mieux des boucles rythmiques entêtantes.

Une tournée où Tomahawk jouerait l'album d'un seul tenant parachèverait le tout. N'en demandons pas trop.