Diam's et amalgames
Après un précédent clip où Diam's nous incitait à casser la voiture des méchants copains qui trompent leur copine, elle va cette fois-ci plus loin avec le titre Ma France à moi.
On passera sur le titre de la chanson (c'est vrai que Ma France à toi rendait moins bien) pour s'intéresser un peu aux paroles. Plutôt que d'apaiser les esprits, Diam's a choisi d'attiser le feu : je n'ai jamais vu autant de stéréotypes débités en si peu de temps, mêlés à un flot d'amalgames fâcheux. On oppose France profonde et banlieues, deux groupes fourre-tout mal définis qui n'existent que sur le paier. Qui c'est la France profonde ? Qui c'est la banlieue ? C'est comme se dire "je suis normal". Il n'y a pas de définition claire et absolue de la normalité. Qu'à cela ne tienne, Diam's semble reprocher à cette fameuse France profonde son ignorance et son déni de la banlieue, à grands coups de stéréotypes (le mec qui ne supporte pas la musique du jeune noir et qui pète son casque).
Mais l'inverse est vrai, et Diam's n'en fait aucune mention. Diam's vante les codes de sa France à elle où qu'elle vit mais oublie qu'ils ne sont pas partagés pour tous les jeunes, de banlieue ou non. D'où amalgame. Les gens de la "France profonde" sont loin du mec du clip également. Mais non, on oppose les deux blocs, on dénonce l'intolérance du vieux bourgeois français face aux pauvres jeunes de banlieue qui ne font rien de mal et qui ne comprennent pas ce qui se passe. Un message réducteur et complétement dangereux. La chanson se termine sur le mot "respect", mais la première caractéristique de cette notion n'est-elle pas qu'il se doit d'être mutuel ?
J'ai lu sur Youtube un commentaire très ironique : Diam's serait en réalité employée par le FN. Je me demande si l'ironie n'est pas plus proche de la réalité qu'autre chose. Ce n'est pas comme ça que l'on va avancer dans la connaissance de l'autre...