brouillard

Quand t'es dans le brouillard

Je me doutais que mon retour serait long. Levé à 8h30 heure canadienne, décollage de Calgary à 18h, transfert par Londres, puis atterrissage prévu à Bruxelles à 16h30, soit 24 heures de voyage où l'on reste plus ou moins éveillé. Bon ça c'est la théorie. En pratique, à l'approche des îles britanniques, on survole un magnifique tapis de nuage qui en recouvre l'intégralité.



Vraiment, dans l'avion, c'est joli : les nuages représentent un motif parfait éclairé par le soleil levant. Je m'imagine alors que les gens en dessous ne doivent voir qu'un ciel gris et nuageux, et qu'ils ignorent complétement que le soleil rayonne finalement au dessus de leurs têtes. C'est là mon erreur : je pense aux gens en dessous des nuages, mais les gens sont en fait dans les nuages. Je m'en rends compte à l'atterrissage quand la piste ne se montre que dans les ultimes mètres de la descente. Le brouillard est hyper épais et ralentit le trafic aérien. On s'aperçoit rapidement que pas mal de vols sont déjà annulés. Puis c'est le tour du nôtre, alors que l'on devait partir dans 30 minutes.



Le cauchemar commence maintenant. Le brouillard risque de durer plusieurs jours, les prochains vols sont déjà compromis, ll faut donc rallier la France par l'Eurostar. Et les bagages ? A nous de les retrouver dans un immense bordel : avec tous les transferts annulés, le personnel de l'aéroport balance depuis quelques heures des milliers de bagages sur les tapis. Les non récupérés s'amoncelent déjà un peu partout. Alors que l'on s'apprête à abandonner nos recherches et à laisser l'aéroport nous renvoyer nos valises à domicile, voilà qu'on les retrouve par chance. Allez, direction l'underground.



Le métro, c'est bien, sauf quand on est chargé. Plus d'une heure de transport plus tard, nous voici à la gare de l'Eurostar, blindée. Ce n'est pas le seul problème. Il nous faut avancer le prix de billets, avant remboursement par la compagnie aérienne. 135£, soit 200 euros par personne, pour un Londres - Lille billet simple. Je n'ai pas un rond, je mets donc Antoine dans le rouge, Ben n'arrive plus à payer avec sa carte, celle d'Alex passe par magie, et le dernier billet est payé et par liquide et par carte. Coup de bol. Et là, alors que Ben a passé la sécurité aéroportuaire de Calgary et de Londres, il bute sur la sécurité ferroviaire de l'Eurostar. On part dans un quart d'heure mais non, Ben est obligé de vider sa valise. Bilan : son couteau braqué par les agents, et son passeport perdu dans l'excitation. On monte enfin dans le train, et 1h30 plus tard, nous voici enfin rentrés. Putain de journée.