boulette

Diam's et amalgames

Après un précédent clip où Diam's nous incitait à casser la voiture des méchants copains qui trompent leur copine, elle va cette fois-ci plus loin avec le titre Ma France à moi.

On passera sur le titre de la chanson (c'est vrai que Ma France à toi rendait moins bien) pour s'intéresser un peu aux paroles. Plutôt que d'apaiser les esprits, Diam's a choisi d'attiser le feu : je n'ai jamais vu autant de stéréotypes débités en si peu de temps, mêlés à un flot d'amalgames fâcheux. On oppose France profonde et banlieues, deux groupes fourre-tout mal définis qui n'existent que sur le paier. Qui c'est la France profonde ? Qui c'est la banlieue ? C'est comme se dire "je suis normal". Il n'y a pas de définition claire et absolue de la normalité. Qu'à cela ne tienne, Diam's semble reprocher à cette fameuse France profonde son ignorance et son déni de la banlieue, à grands coups de stéréotypes (le mec qui ne supporte pas la musique du jeune noir et qui pète son casque).

Mais l'inverse est vrai, et Diam's n'en fait aucune mention. Diam's vante les codes de sa France à elle où qu'elle vit mais oublie qu'ils ne sont pas partagés pour tous les jeunes, de banlieue ou non. D'où amalgame. Les gens de la "France profonde" sont loin du mec du clip également. Mais non, on oppose les deux blocs, on dénonce l'intolérance du vieux bourgeois français face aux pauvres jeunes de banlieue qui ne font rien de mal et qui ne comprennent pas ce qui se passe. Un message réducteur et complétement dangereux. La chanson se termine sur le mot "respect", mais la première caractéristique de cette notion n'est-elle pas qu'il se doit d'être mutuel ?

J'ai lu sur Youtube un commentaire très ironique : Diam's serait en réalité employée par le FN. Je me demande si l'ironie n'est pas plus proche de la réalité qu'autre chose. Ce n'est pas comme ça que l'on va avancer dans la connaissance de l'autre...

Le clip / Les paroles

Le réveil musical de mon voisin

Je ne pourrais donner d'âge précis à mes voisins. Vu la taille de leur fils, je dirais qu'ils ont entre 30 et 35 ans. Depuis qu'ils sont installés dans la rue, ils sont aux avant-postes pour ce qui est d'entendre notre musique. Nous respectons son sommeil le matin (il travaille de nuit) tandis que nous négligeons sa femme, bienheureuse malentendante. Ils sont très tolérants avec nous : jamais de policiers envoyés et de très rares remarques malgré des abus fréquents.



Au fil du temps, le salaire aidant, le voisin s'est offert des chaînes hi-fi de plus en plus puissantes. Désormais, on arrive à reconnaître ce qu'il écoute : pêle-mêle citons Joe Dassin, Dalida, Dany Brillant, Johnny Hallyday, Julio Iglesias... Un régal ! On dirait qu'il a cryogénisé les goûts musicaux de ses parents.



Mais être trentenaire c'est savoir s'affirmer, se détacher des schémas parentaux. Alors le voisin a décidé depuis peu d'écouter de la musique de jeune, avec des paroles que ses parents ne pourraient pas comprendre car ils sont trop vieux dans leur tête. Alors ouais on déconne, ouais ouais on étonne, mais mon voisin écoute quand même Diam's au moins une fois par jour à plein volume. La vengeance est un plat qui se mange froid.