arnaque

Gojira: Meet and Greed

Connaissant mon amour pour Gojra, Julia a décidé de m’offrir une rencontre avec le groupe lors de leur passage à Toronto le 20 octobre.

Rendez-vous donc à 15h30 jeudi 20 pour une après-midi avec les français, où nous pourrons assister aux répétitions, acheter des souvenirs exclusifs et prendre des photos avec le groupe. L’email de confirmation insiste sur l’horaire, précisant que les retardataires pourraient ne pas pouvoir participer.

Une dizaine de personnes attendent patiemment lors de notre arrivée vers 15h20. Tout le monde ignore que nous allons passer près de 1h30 avant de pouvoir rentrer dans la salle. 1h30 entrecoupée de courtes interactions : contrôle des pieces d’identité, fouille corporelle, déplacement de notre groupe d’une porte de la salle a l’autre… De quoi perdre tout doucement patience.

Alors que l’on s’attend à rentrer dans la salle à tout moment, un responsable s’adresse à nous, et il a une mauvaise nouvelle : en raison d’un conflit entre le label du groupe et le promoteur de la tournée, il n’y aura pas de séance photo avec le groupe, et il nous est même interdit de filmer/prendre en photo le groupe durant les répétitions sous peine d’expulsion (!). Nous apprenons par la même occasion que nous n’assisterons qu’à 10 minutes des répétitions, sans plus d’explications.

15 minutes plus tard, nous rentrons enfin dans la salle. Le groupe est en train de plier ses répétitions, s’adresse à peine à nous, et tandis que la dernière note de Pray résonne dans les hauts-parleurs, on nous intime l’ordre se diriger vers la boutique officielle du groupe. Génial.

Après une bonne vingtaine de minutes, où les plus volontaires auront pu se délester de leur trop plein d’argent, le groupe arrive enfin pour une séance de dédicaces. Attention, pas plus de 2 items a signer par personne ! Nous nous mettons en file, serrons les mains des membres de groupe, tendons nos CD, échangeons quelques mots, et c’est fini. Il est temps pour nous de partir, après cette minute trente.

J’ignore qui du label, du promoteur de la tournée ou du groupe est responsable d’une expérience aussi ridicule, difficile à justifier au regard du tarif auquel elle est proposée. Gojira aurait tout intérêt à ne pas organiser de rencontres si c’est pour qu’elles se déroulent ainsi. On ne m’y reprendra plus.

Gad Elmaleh est italien

Mercredi 12 janvier 2011, 11h30 place Viarme.

Fraîchement sorti d'un rendez-vous client dans un quartier que je ne connais pas, je me dirige vers le tram puis décide d'acheter de quoi manger. Je retire de l'argent au distributeur le plus proche et me dirige vers une boulangerie quand une personne en Fiat Punto m'interpelle. Le conducteur, d'une trentaine d'années, me demande si je parle italien. Je lui réponds que non et il me dit que j'ai pourtant l'air italien. Il me demande si je connais les Galeries Lafayette, m'indique qu'il en revient et qu'il vient d'y superviser un défilé privé en tant que responsable marketing international chez Emporio Armani. Il a reçu gratuitement de nombreux échantillons de vêtements suite à ce défilé et il souhaite m'en faire profiter. Il se gare et m'invite à monter à bord de son véhicule pour me montrer les pièces.

Il me dit qu'il n'a pas l'habitude de faire ça, qu'il est content d'avoir trouvé quelqu'un qui lui parait gentil et à qui il va pouvoir faire un geste. A l'arrière de sa voiture se trouvent 5 à 6 vêtements de haute couture protégés par des housses. Il décide de m'en montrer 3, collection 2011, inédits et jamais présentés aux particuliers : une veste en cuir, qu'il passe sous la flamme de son briquet pour en prouver la qualité, une veste de costume en cachemire cintrée et une veste de costume faite main. Tous ces objets ont une valeur commerciale de plusieurs milliers d'euros et il souhaite en faire profiter quelqu'un dont la taille convient et qui n'aurait pas les moyens de s'acheter de tels vêtements en temps normal.

Il m'explique qu'il souhaite me faire plaisir mais qu'il n'est pas fou, qu'il connait le prix de ses pièces et qu'il souhaite simplement qu'en échange des vestes, je fasse un geste de quelques centaines d'euros pour lui permettre d'acheter du parfum en duty-free lors de son vol retour vers Milan. Il estime que 600€ feraient l'affaire, apprend que je ne les ai ni sur moi si sur mon compte courant et accepte de me donner la veste en cuir pour les 150€ que je lui propose. Il me conduit à un distributeur, d'où je retire finalement 200€ qu'il m'échange contre 2 vestes. Il me dépose proche d'une station de tram, prend mon adresse email pour m'envoyer des invitations au prochain défilé Emporio Armani à Nantes et me laisse ses coordonnées en Italie, à Rome et Milan.

Fin du rêve éveillé.

Cet homme que j'ai rencontré n'est pas responsable marketing chez Emporio Armani et les vêtements que j'ai acheté sont en réalité des contrefaçons. Plusieurs personnes ont déjà été victimes d'une arnarque identique en région parisienne et à l'étranger.

A noter :

  • Je n'ai même pas essayé les vestes avant de les acheter
  • Le contexte apporté par l'arnaqueur était dense, on a tout de même discuté plus d'une demi-heure de choses et d'autres sans que je ne m'aperçoive d'aucune incohérence
  • J'ai dépensé 200€ dans une voiture pour des vêtements, somme que je dépense rarement en magasin (c'est le côté Derren Brown)
  • Il ressemblait comme deux gouttes d'eau à Gad Elmaleh (j'ai d'ailleurs failli lui dire)

Comme me l'ont répété les personnes à qui j'ai raconté cette histoire, rien de bon n'arrive de la rue. La leçon est apprise, pourvu que je la retienne.

PriceMinister a oublié d'être raisonnable

Livre mis en ligne au prix de 14 euros sur PrimeMinister gratuitement. Commission variable de 15% du prix - 2,10€ - et commission fixe de 1,35€. Frais de port de 4,40€ remboursés 3,30€ selon un tarif forfaitaire. Coût total de la vente : 4,55€, soit 32,5% du prix de vente du produit. Pas mal.

L'Afrique tente de me soutirer de l'argent

Station Boulogne - Pont de Saint Cloud. Terminus, tout le monde descend. L'africain d'une quarantaine d'années qui était assis en face de moi durant la quasi intégralité du trajet m'aborde, alors que la rame se vide : "Tu es étudiant ?". Je lui réponds que oui, que je suis dans le commerce. Il m'indique que lui aussi est étudiant dans le commerce et commence à détailler son parcours : école préparatoire prestigieuse, une école d'ingénieur puis son école de commerce actuelle, toujours en précisant l'adresse et l'année d'entrée. Je suis un peu surpris par cet étalage mais il souhaite discuter et me suit tandis que je continue ma route vers la sortie.

C'est alors qu'il aborde le sujet du CROUS, m'expliquant que cet organisme de bourse français sera le relais de la bourse d'étudiant qu'il a obtenu en Afrique. Malheureusement, il vient d'apprendre que l'organisme africain aura 5 semaines de retard dans les paiements, ce qui l'oblige à téléphoner à ses parents en Afrique pour leur demander de l'aide. A cela s'ajoute le départ en vacances de ses camarades de promotion, qui ne peuvent donc pas l'aider.

Je m'attends à ce qu'il me demande la permission d'utiliser mon téléphone mais non ! Il m'explique que pour joindre ses parents, il doit passer par la Poste centrale de Paris, poste qui le mettra en relation téléphonique via un standard, dont le temps d'attente est généralement long. Il dit se sentir rabaissé de devoir me demander de l'aide mais il n'a, selon lui, pas d'autre solution. Naïf mais généreux, je cherche à savoir de combien d'euros il a besoin. "Le temps d'attente consomme généralement 4 cartes téléphoniques, de 14,50 euros" me répond-il. Dire que j'ai failli lui donner cinq euros.