Anne-Sophie et moi sommes naifs.
Hier soir, en attendant le feu d'artifice, assis sur la plage, nous entamons une biere pour feter l'anniversaire d'un de nos amis. Moins de 5 minutes plus tard, des policiers en tenue viennent vers nous, a la cool : "Ah ! Vous buvez de la Granville Island, elle est bonne ! Peut-on voir vos pieces d'identite ?". Un simple controle des papiers pour verifier notre age pense-t-on, peut-etre accompagne d'un avertissement.
Non, 5 minutes plus tard, nous avons du vider notre biere sur la plage, nos bieres restantes ont ete saisies, et nous avons recu une amende de 230$ - chacun. Motif de l'infraction : "Open liquor in a public place". Pas mal.
Suite a mon premier article sur mon trajet a velo, j'ai recu des encouragements qui ont renforce ma motivation (merci !) et des conseils assez pratiques.
Le meilleur conseil vient de mon frere : rien ne sert de bourriner, il faut veiller a maintenir un nombre de tours de pedaliers le plus regulier possible. Tout se joue au niveau des vitesses et de la regularite dans l'effort. Avec cette idee en tete, le franchissement du Lion's Gate Bridge m'a paru moins difficile - il faut juste etre patient et accepter de grimper lentement, mais surement.
Cote nouveaute, meme si les voitures et pietons sont plutot conscients de la presence des velos, il reste que je decouvre des situations a risques a chaque sortie. J'ai par exemple evite de justesse l'ouverture de la porte d'une voiture stationnee ce matin - je regarde dans les retros des vehicules gares depuis. Autre facteur de risque : les photographes du dimanche. Etant absorbes par leur prise de vue, mieux vaut leur crier dessus - et ralentir, on ne sait jamais.
Une nouvelle traversee du pont devrait a priori me permettre de prendre le rythme. J'apprecie deja beaucoup la progression ressentie en moins d'une semaine de velo, et les perspectives me donnent envie de continuer.
De ce cote de l'Atlantique, et encore plus sur la cote Pacifique, le rapport a l'Histoire est tres leger. Les traces de la seconde guerre mondiale sont rarissimes, et les eleves ne l'ont pas etudiee de maniere aussi poussee qu'en France.
Cela permet quelques folies vestimentaires.
Vancouver se vante d'etre une ville
verte, je viens d'avoir un velo, des pistes cyclables menent a mon
travail... bref, j'etais oblige d'essayer de faire mon trajet a
bicyclette. 10 km, une traversee de parc, un franchissement de pont,
puis du plat en ville, voila pour le programme aller.
Les matins sont frais donc agreables a
velo. La seule difficulte concerne la traversee du parc, qui est en
fait une montee progressive de 3 km. Une fois passee, on se retrouve
presque au sommet du pont : s'en suit une descente de fou-fou, ou il
faut garder en lucidite sous peine de chute – plus de vitesse, plus
de risque.
Le retour est plus salaud. Le soleil
est encore haut dans le ciel, il fait nettement plus chaud. La
descente de fou-fou se transforme en longue montee. Des coureurs du
Tour de France me depassent. Des ados sans souci me depassent. Du
vent se dit “tiens, et si je lui soufflais dessus, pour voir”.
Puis re-descente, et derniers efforts pour rejoindre le plateau sur
lequel est pose notre immeuble.
J'ai des cloques aux mains. Un bleu sur
la glotte a cause de la laniere de mon casque. Les fesses de Mario
Metal.
Je sens neanmoins qu'avec de la
pratique je peux gagner en vitesse et en aisance. Encore faut-il que
j'accepte de me faire violence encore quelques jours.