L'Afrique tente de me soutirer de l'argent
Station Boulogne - Pont de Saint Cloud. Terminus, tout le monde descend. L'africain d'une quarantaine d'années qui était assis en face de moi durant la quasi intégralité du trajet m'aborde, alors que la rame se vide : "Tu es étudiant ?". Je lui réponds que oui, que je suis dans le commerce. Il m'indique que lui aussi est étudiant dans le commerce et commence à détailler son parcours : école préparatoire prestigieuse, une école d'ingénieur puis son école de commerce actuelle, toujours en précisant l'adresse et l'année d'entrée. Je suis un peu surpris par cet étalage mais il souhaite discuter et me suit tandis que je continue ma route vers la sortie.
C'est alors qu'il aborde le sujet du CROUS, m'expliquant que cet organisme de bourse français sera le relais de la bourse d'étudiant qu'il a obtenu en Afrique. Malheureusement, il vient d'apprendre que l'organisme africain aura 5 semaines de retard dans les paiements, ce qui l'oblige à téléphoner à ses parents en Afrique pour leur demander de l'aide. A cela s'ajoute le départ en vacances de ses camarades de promotion, qui ne peuvent donc pas l'aider.
Je m'attends à ce qu'il me demande la permission d'utiliser mon téléphone mais non ! Il m'explique que pour joindre ses parents, il doit passer par la Poste centrale de Paris, poste qui le mettra en relation téléphonique via un standard, dont le temps d'attente est généralement long. Il dit se sentir rabaissé de devoir me demander de l'aide mais il n'a, selon lui, pas d'autre solution. Naïf mais généreux, je cherche à savoir de combien d'euros il a besoin. "Le temps d'attente consomme généralement 4 cartes téléphoniques, de 14,50 euros" me répond-il. Dire que j'ai failli lui donner cinq euros.