Mars 2007

Deux plus trois égal cinq

Ou à quoi ressemble Burnout quand il mélange les meilleurs éléments de gameplay des épisodes Point of Impact et Takedown.

Ce Burnout Dominator semble avoir été développé par l'équipe du 2, pour les fans du 2. Détail qui tue : la musique dans les menus est la même qu'il y a cinq ans. Cet épisode reprend donc les meilleures idées des épisodes précédents mais fait l'impasse sur les "nouveautés" de Revenge. Plus possible donc de défoncer le traffic qui roule dans notre sens, mais on conserve les Takedown, le moteur graphique, et surtout, on réaccueille les chaînes de Burnout !

Takedown était un très bon épisode, mais on avait perdu pas mal d'éléments indispensables : plus d'indications du temps au tour, aucune notion de la longueur de nos drift ou oncoming, et jauge de boost mal équilibrée : peu importait les risques que l'on prenait, il était très difficile de la remplir, alors que le moindre Takedown la doublait ! Résultat, une fois en tête de course, dans l'impossibilité de continuer à booster, on se faisait rejoindre par les concurrents. La conduite et les esquives étaient loin d'être récompensées à leur juste valeur.

Oublions l'épisode Revenge, à des années lumières de ce qui faisait le charme des deux premiers Burnout, et concentrons nous sur ce nouvel épisode. Cette fois-ci, le pilote qui sommeille en vous va pouvoir se réveiller. Je retrouve des sensations perdues depuis un moment : poursuivre un concurrent dont on ne voit que la fumée qu'il dégage, à pleine vitesse, alors que l'on vient de compléter un septième Burnout d'affilée est assez grisant. Moi qui croyait que la série avait définitivement sombré dans l'arcade bourrin, je suis ravi par ce retour aux sources.

Mon frère, mon p'tit colloc' et mon cousin savent à quel point j'aime Burnout. Avec cet épisode providentiel, je suis aux anges.

Happy Meal (tonight we dine in hell)

Avant de débuter, rions un peu : "Nine Inch Nails à fond les manetttes sur la bande-son". Les Inrockuptibles se tapent la honte.

Le Metro irlandais se demandait comment un film sans acteurs connus à l'affiche avait réalisé un démarrage aussi spectaculaire outre-atlantique. La réponse est pourtant simple : depuis les premiers trailers, un buzz incroyable s'est créé. 300 est typiquement le genre de spectacle visuel et sonore qu'il faut voir au cinéma. Si l'idée de visionner ce film en screener vous vient à l'esprit, on ne peut rien faire pour vous. Les gens l'ont bien compris, et les séances auxquelles j'ai voulu assister (18:30 et 20:30) à l'UGC étaient déjà complètes. J'ai dû me "contenter" de la plus grande salle d'un cinéma moins moderne, qui s'est rempli elle aussi. Rappel : le film était en preview.

Sinon, qu'est-ce que j'en ai pensé ? Et bien comme prévu, j'ai été choqué par la composition de chaque plan. Peu importe où l'oeil se pose, il y a du mouvement, de quoi s'émerveiller. Les effets de ralenti sont sublimes, et de rares mais jouissifs plans-séquences se glissent ça et là. Le film est bien gore comme il faut et des touches d'humour parsement le film. Je n'ai pas été chamboulé niveau émotion, mais le plaisir se situait ailleurs, et l'équilibre était plutôt bien respecté. La fin m'a surpris, mais elle colle tout à fait à l'esprit du film. En définitive, 300 est un film qui tient toutes ses promesses, une débauche visuelle rare, une ode à l'esprit guerrier qui sommeille en nous. "Spartans, what is your profession ?"

Ceci est un parc / piège à cons

Ou comment, en voulant prendre un raccourci, on se retrouve coincé dans un parc public dublinois.

A la question "est-ce que les personnes en charge des parcs publics vérifient qu'ils sont vides avant d'en fermer les grilles ?", la réponse est définitivement "non". Comme les parcs disposent en général de 5 ou 6 entrées et qu'il n'y a pas de fermeture synchronisée, je me suis sans doute retrouvé à entrer par la dernière grille non fermée. En gros, je suis rentré de mon plein gré dans un piège à cons, alors que je voulais couper par ce parc pour gagner quelques précieuses secondes dans ma course vers 300. Dans mon malheur, j'ai tout de même croisé deux vieux irlandais voués au même sort que moi. Je ne sais pas ce qu'il est advenu de leur corps, car je les ai lâchement abandonné en escaladant les grilles alors qu'ils tentaient, dans un dernier souffle, de rejoindre l'entrée par laquelle ils pensaient sans doute ressortir un jour.

Marie Antoinette

J'ai beaucoup entendu parler de ce film et énormément de temps s'est écoulé depuis que j'ai eu envie de le visionner. Et finalement, ce soir, 10 mois après sa sortie, je le vois en DVD. Que dire si ce n'est que je suis encore sous le choc. Dans l'optique d'un film au rythme lent et trop long, j'ai apprécié le moindre plan, j'ai porté une attention démesurée à chaque détail, et tout se justifie. Le résultat est sublime : la reconstitution est incroyable, les décors sont magnifiques, les acteurs sont impeccables, le tout est d'une justesse rare. Le mot est juste : justesse. Kirsten Dunst est née pour ce rôle. Tout concours à une montée lente et progressive de l'intensité émotionnelle. Le paroxysme est atteint lors des dernières scènes, et la pudeur finale achève le film de la plus belle manière qui soit.

Diam's et amalgames

Après un précédent clip où Diam's nous incitait à casser la voiture des méchants copains qui trompent leur copine, elle va cette fois-ci plus loin avec le titre Ma France à moi.

On passera sur le titre de la chanson (c'est vrai que Ma France à toi rendait moins bien) pour s'intéresser un peu aux paroles. Plutôt que d'apaiser les esprits, Diam's a choisi d'attiser le feu : je n'ai jamais vu autant de stéréotypes débités en si peu de temps, mêlés à un flot d'amalgames fâcheux. On oppose France profonde et banlieues, deux groupes fourre-tout mal définis qui n'existent que sur le paier. Qui c'est la France profonde ? Qui c'est la banlieue ? C'est comme se dire "je suis normal". Il n'y a pas de définition claire et absolue de la normalité. Qu'à cela ne tienne, Diam's semble reprocher à cette fameuse France profonde son ignorance et son déni de la banlieue, à grands coups de stéréotypes (le mec qui ne supporte pas la musique du jeune noir et qui pète son casque).

Mais l'inverse est vrai, et Diam's n'en fait aucune mention. Diam's vante les codes de sa France à elle où qu'elle vit mais oublie qu'ils ne sont pas partagés pour tous les jeunes, de banlieue ou non. D'où amalgame. Les gens de la "France profonde" sont loin du mec du clip également. Mais non, on oppose les deux blocs, on dénonce l'intolérance du vieux bourgeois français face aux pauvres jeunes de banlieue qui ne font rien de mal et qui ne comprennent pas ce qui se passe. Un message réducteur et complétement dangereux. La chanson se termine sur le mot "respect", mais la première caractéristique de cette notion n'est-elle pas qu'il se doit d'être mutuel ?

J'ai lu sur Youtube un commentaire très ironique : Diam's serait en réalité employée par le FN. Je me demande si l'ironie n'est pas plus proche de la réalité qu'autre chose. Ce n'est pas comme ça que l'on va avancer dans la connaissance de l'autre...

Le clip / Les paroles

Allô ? A l'huile !

J'ai volontairement évité d'aborder une expérience étrange qui m'est arrivé peu avant le concert de Chimène Badi afin de l'expliquer en détail dans un post. J'essayais de joindre la personne qui avait les places, mais à chaque tentative, mon téléphone affichait "Réseau occupé". Avec une puce irlandaise sur le réseau belge, je me suis dit que c'était peut être leur façon de m'indiquer que je n'avais plus de crédit.

Qu'à cela ne tienne, j'ai insisté et tenté d'appeler ma correspondante de nombreuses fois dans un laps de temps très court. Le message "Réseau occupé" s'affichait, je raccrochais et retentais ma chance de suite. Après 5 ou 6 tentatives, j'obtenais quelque chose : j'entendais une tonalité, mais très brouillée, genre connexion 56k. Puis "Fin d'appel" apparaît sur mon écran. Deux essais plus loin, une voix se fait enfin entendre : "Hi this is James...". Génial, j'essaye de joindre une femme belge et je tombe sur la messagerie d'un anglais.

Par curiosité, j'écoute le message jusqu'à sa fin, et j'entends "Si vous voulez écouter vos autres messages, appuyez sur 1. Si vous souhaitez modifier vos paramètres, appuyez sur 2. Pour de l'aide, appuyez sur 8." (je traduis hein). Je n'en crois pas mes oreilles, je suis apparemment en train d'accéder au répondeur de notre ami anglais. Je tente une touche, on ne sait jamais... Ca fonctionne ! Après avoir édité son message d'accueil, je raccroche. Vous avez dit bizarre ?

Beside You in Time : impressions à chaud

Voilà, deuxième DVD live de Nine Inch Nails. Vu la qualité du premier et sachant que Trent ne s'estimait pas au meilleur de sa forme à cette époque, on pouvait s'attendre à quelque chose d'encore plus costaud. Bon y'a pas à dire, y'a de la puissance sur de nombreux titres, et même de bonnes surprises (The Big Come Down notamment), mais je suis déçu de l'angle adopté par cette tournée et ce DVD. Où sont passés les instrumentaux (Complication, Just Like You Imagined ou The Mark Has Been Made) et les écrans géants ? On pourra me rétorquer que j'ai déjà été servi, et que je peux toujours y goûter avec le précédent DVD. Mais doit-on pour autant se contenter de jeux de lumière pas folissimes, donnant une image globalement sombre, et d'un drap pour des projections au rendu faiblard ? Projections qui éclairent d'ailleurs beaucoup le public, comme si le projecteur était situé à une hauteur insuffisante.

Heureusement en bonus, on a un bon aperçu de la grille lumineuse, donnant d'ailleurs une version de Closer (entre autres) très sympa. Mais je comprends pourquoi la grille ne figure pas au menu du concert principal. L'idée est très sympa, le rendu est plutôt joli, mais les plans constamment entrecoupés par des barres auraient été rapidement usants. Niveau sonore la qualité est au rendez-vous. Mais les titres de With Teeth ont un rendu en live qui manque parfois de pêche à mes yeux (et oreilles). Les prochains visionnages auront peut être raison de ce premier avis plutôt négatif, mais en attendant, je retourne à mon La Mer / The Great Below...

Badifolage

Le hasard aura voulu que j'assiste à un concert de Chimène Badi ce vendredi 2 mars 2007 au Forum de Liège. Pour faire simple, la fille du responsable du programme Blastbeat en Belgique a tenu le premier rôle du prochain clip de la chanteuse. D'où invitations gratuites, d'où participation à ce concert. La salle est magnifique. J'arrive sur place près d'une heure avant l'ouverture des portes, pas par fanatisme mais par obligation, et je croise déjà pas mal de spectatrices. Oui, le public de Chimène Badi est très féminin, finalement assez vieux (le prix des places doit rebuter les jeunes adolescentes) et se déplace en groupe. Je jure parmi les spectateurs, mais peu importe.

Après un démarrage en force sur Pinion (humour), j'ai trouvé ça finalement assez plat. A part sur un ou deux titres, le set manquait clairement de pêche. Vocalement, ça assure. Une tendance peut être trop prononcée à chanter un peu fort, mais à part ça je respecte. Huit personnes accompagnent tout de même la chanteuse sur scène : deux choristes, un batteur, deux claviéristes, un bassiste et deux guitaristes. Autant dire que l'un des guitaristes n'avait jamais rien à faire, et qu'ils se la jouaient cool. Chimène Badi parle entre les chansons, et ses propos, en plus d'être parfois assez ridicules, laisse transparaître le niveau très élevé du trouillomètre. Dans l'une des dernières chansons, au piano, en pleine montée en intensité, un homme profite de deux secondes de silence que laisse la chanteuse pour faire monter l'émotion pour crier la phrase suivante, comme s'il lui rappelait les paroles. Grosse déstabilisation, Chimène Badi perd le fil de sa chanson. Fou rire général. Elle repart. Sur une fausse note. Deuxième tentative : celle-ci sera la bonne. Tout le monde applaudit. A la fin du concert, la fille du responsable et trois de ses amies auront la chance de rencontrer la chanteuse dans sa loge. Un rêve de gosse.